Cette maquette de La Confiance est née d’une démarche singulière : redonner vie à une pièce d’exception tout en inscrivant notre travail dans une continuité patrimoniale. Nous avons eu la chance de récupérer une ancienne maquette de collection, admirable par sa qualité mais trop endommagée pour être restaurée. Plutôt que de l’abandonner, nous avons choisi d’en faire une source d’inspiration. De ce projet est née une série limitée de La Confiance, pensée comme un hommage à la fois au navire historique et à l’art du modélisme naval de prestige.
Parmi les choix marquants de conception, la décision de présenter la maquette sans voiles, désarmée, s’est imposée. Ce parti pris met en valeur toute la finesse de la mâture et laisse admirer l’élégance du gréement. Il offre aussi une vue dégagée sur le pont, riche en détails minutieusement reproduits : canons, aménagements, relief des bordages et harmonie des bois utilisés.
Chaque maquette de bateau ancien est issue d’un travail artisanal minutieux, contrôlé étape après étape pour assurer une qualité irréprochable. Fidèle aux plans d’origine, La Confiance se distingue par l’équilibre de ses volumes et la finesse de ses aménagements. La série limitée confère à chaque exemplaire le caractère rare d’une pièce de collection.
Exposée dans un intérieur, la maquette de La Confiance est bien plus qu’un objet décoratif : c’est un fragment d’histoire maritime, une invitation au voyage et une célébration de l’audace des corsaires français.
Histoire de La Confiance
La Confiance est entrée dans l’histoire en 1799, lorsqu’elle fut armée à Saint-Malo pour servir de navire corsaire. Frégate de 18 canons, elle se distingue par un épisode devenu légendaire sous le commandement de Robert Surcouf, figure emblématique de la guerre de course française.
Le 7 octobre 1800, au large de l’Inde, Surcouf, à la tête de 150 hommes, décide d’attaquer le Kent, un navire de la Compagnie anglaise des Indes orientales bien plus imposant : 40 canons et près de 450 hommes à bord. L’affrontement semble inégal, mais Surcouf mise sur la surprise, la rapidité de sa manœuvre et la discipline de son équipage. L’abordage est fulgurant, et le Kent finit par capituler. Cette prise colossale, estimée à plus de trois millions de livres, frappe l’Europe entière et bâtit la légende du corsaire malouin.
La carrière de La Confiance fut pourtant brève. Quelques mois après son exploit, en décembre 1800, elle est capturée par les Britanniques au large des Comores et intégrée à la Royal Navy sous le nom de HMS Confiance. Malgré sa courte existence, elle reste associée à l’audace et à la “confiance” qui caractérisaient Surcouf et ses hommes.
Ainsi, ce navire incarne l’esprit corsaire français de la fin du XVIIIᵉ siècle : une lutte inégale contre de puissants adversaires, où la ruse, l’habileté maritime et la confiance en l’équipage prenaient le pas sur la supériorité matérielle. Posséder une maquette de La Confiance, c’est donc conserver une part de cette épopée où l’audace défiait la logique et où l’histoire s’écrivait à coups de sabordages et d’abordages.