Cette corvette à vapeur de 160 chevaux, construite sur les plans de l’ingénieur Hubert est mise à l’eau à Rochefort le 3 août 1829. Elle symbolise l’ère éphémère des bateaux à aubes dans la Marine de guerre, système de propulsion qui avait à l’époque de nombreux adeptes.
Le bâtiment atteint aux essais une vitesse de 9 nœuds, grâce à ses chaudières à basse pression d’origine anglaise qui actionnent deux roues à 16 aubes de 5,94 m de diamètre. C’est le premier navire à vapeur de la Marine Royale dont les machines fonctionnent de façon satisfaisante !
On remarque la forme assez particulière de son pont, indépendamment des tambours, qui s’apparente à celle d’un violon.
Son gréement de goélette présente l’avantage d’avoir peu de surface de voile aux vents contraires, tout en réservant quelques voiles carrées essentiellement à l’avant pour profiter des vents largues ou d’arrière.
En avril 1830, le Sphynx rallie Toulon puis appareille pour Alger afin de soutenir l’escadre de l’amiral Duperré.
Le 9 juillet de la même année il rentre à Toulon pour rapporter la nouvelle de la prise d’Alger.
Dans les mois qui suivent il assure de nombreuses liaisons entre la France et l’Algérie.
En juillet 1832, il quitte Toulon pour Alexandrie afin de ramener en France l’obélisque (érigé actuellement sur la place de la Concorde à Paris). L’allège “le Luxor” chargée de cet obélisque, totalement dépendante des crues du Nil, réussit à passer le 01/01/1833 la barre de Rosette, non sans avoir talonné. Elle est alors prise en remorque par le Sphynx qui la conduit à Alexandrie.
Ce n’est qu’en septembre de cette même année que le Spynx et le Luxor atteignent l’embouchure de la Seine.
Puis à partir de 1835, le Sphynx assure des missions de transport entre la France et l’Algérie. C’est au cours d’une de ses missions que le 6 juillet 1845 il s’échoue par temps de brume aux abords de Cap Matifou.