Histoire de La Belle Poule
Plusieurs navires portèrent le nom de “La Belle Poule”. En effet, avant que ce nom soit donné à une frégate de l’Ecole Navale en 1932 (bateau qui navigue encore de nos jours), il fut celui de trois frégates : la première appartint à la Marine Royale de 1765 à 1781, la seconde navigua sous le Consulat et l’Empire de 1801 à 1805, et la dernière lancée en 1834 fut rendue célèbre par son voyage à Sainte Hélène pour ramener la dépouille mortuaire de l’empereur Napoléon 1er.
Cette dernière Belle Poule modernisée grâce à l’ingénieur Daniel et l’inspecteur général Boucher présentait une maniabilité maximale et une puissance offensive exceptionnelle qui la rendait comparable aux frégates américaines Constitution et Constellation tout en ayant sur ces dernières l’avantage de la vitesse.
Longue de 54 mètres et large de 15 mètres c’était un grand croiseur qui comptait une soixantaine de bouches à feu, canons et obusiers.
Formes nettes et géométriques, beauté accentuée par une froide harmonie de noir et blanc, ponts arrière percés de larges fenêtres et équipés d’un balcon d’une grande finesse, perfection de la charpenterie, du gréement, de l’armement, installations sophistiquées de l’Etat Major la rendaient admirable et en faisaient une véritable ambassade flottante pouvant se transformer en citadelle.
Le Prince de Joinville secondé par Charter l’a commandée pendant quatre ans avec un équipage d’élite parcourant la Méditerranée puis l’Atlantique Sud pour aller chercher en 1840 le cercueil de l’Empereur Napoléon Premier. Monsieur Thiers imposa alors au Prince de Joinville de badigeonner de noir la frégate et d’installer une chapelle ardente dans la salle du conseil. Images, peintures et documents immortalisent cet événement et sont encore exposés à l’église des Invalides.
La Belle Poule rejoignit ensuite Terre Neuve, l’Islande et l’Amérique du Nord, visitant les comptoirs des côtes africaines avant de se rendre au Brésil (Joinville y épousera la fille de l’empereur brésilien).
En 1844 elle a participé à l’expédition du Maroc marquée par le bombardement de Tanger et l’occupation de Mogador.
Après une longue mission dans l’océan indien, la Belle Poule termina sa carrière en 1861.